lundi 2 septembre 2013

Les mensonges sur la spirale de la Dette US

En cherchant un peu sur le Net je tombe sur les chiffres de la dette US, les vrais, pas ceux qu’on vous fait avaler. Enfin, techniquement ce sont les même, il y a juste que présentés autrement ils font beaucoup plus peur.

Donc voici les chiffres au 31/12 2012 tels qu’on vous les présente dans la presse :
Budget : 3.796 Milliards de Dollars (M$)
Déficit : 8% du PIB.

8% c’est pas si mal finalement, rien d’alarmant. C’est ce que vous pensez et ce que tout le monde devrait penser vu qu’ils font tout pour que ce soit le cas.

Mis entre les lignes, voici les chiffres qu’on ne dit pas :

Recettes :  2.469 M$
Déficit : 1.327 M$
Soit… un déficit de 35% des dépenses !!!
Et on trouve qu’on mérite un triple A avec ça ?!?

Dette Publique : 16.394 M$, soit 100% du PIB.

Maintenant imaginons que Barack arrive à stabiliser les dépenses de l’État et l’inflation et tout le reste. Pour financer le déficit de 2012 ils ont dû emprunter à 10 ans. Que si le remboursement s’étale sur 10 ans à un taux de 3%, on se retrouve à ajouter 4,5% de dépenses supplémentaires aux dépenses actuelles !
Cela veut dire qu’ils n’auront pas d’autre choix que d’augmenter leur budget d’autant, rien que pour financer la charge de la dette contractée pour couvrir le déficit. Et encore, je ne parle pas des QE infinity qui ont vu le jour depuis.

Avec les Quantitatives Easing, la dette a atteint les 17 mille milliards (en Anglais on dit Trillions mais en français on dit Billions) de dollars.
On comprend pourquoi il est VITAL que les taux d’intérêts restent artificiellement bas.

En cas de montée des taux d’intérêt de 1%, cela représente sur l’ensemble de la dette US une surcharge de
170 milliards de dollars, soit 13% du déficit de 2012. Mais ce calcul est un peu absurde car l’essentiel de la dette émise l’a été à un taux déterminé à l’émission et il ne changera pas avant le refinancement (échéance remboursée par un nouvel emprunt de valeur équivalente).

L’augmentation des taux n’influencera que sur la portion qui échoit dans l’année + les nouveaux emprunts, comme ceux prix pour financer le déficit. D’après UCSB, les US ont 2500 M$ échéant dans l’année. En y ajoutant les 1327M$ de déficit on arrive à 3800M$ grosso modo (on ne va pas pinailler pour qq milliards non plus).

Une augmentation de 1% du taux d’intérêt entraînera un surplus de dépense en intérêts de 38M$, soit 1% du budget total 2012.
Je sais pas vous mais moi je trouve cela effrayant.

Cela rend la course à la croissance d’autant plus intéressante car celle-ci est intimement liée aux taux.
Si la croissance US est de 2 %, alors le budget risque de subir la même croissance, en tout cas les recettes. Les dépenses, elles, vont subit la croissance de l’inflation et donc contrecarrent l’effet bénéfique de la croissance du PIB/des recettes.

Ce qui m’inquiète le plus c’est ce déficit de 35% du budget total. En d’autre mots, pour 100$ de recettes, ils ont 153,75$ de dépenses.
Si je me mets à gérer mon budget de la même façon, je me demande combien de temps mon banquier mettra avant de me jeter dehors à coup de savate. Pourtant les banquiers ils se précipitent tous pour aller prêter l’argent que vous leur confiez à une entité qui est un aussi mauvais exemple en matière de gestion !

Avec une situation pareille, un redressement de la barre me semble tout bonnement impossible, c’est une question de bon sens.
Pour se désendetter, ils devraient faire bien plus que d’appliquer la règle d’or, qui à elle seule ne serait atteinte qu’avec un relèvement des recettes de 54% (moitié en plus de taxes) ou alors une réductions des dépenses de 35% (un tiers de dépenses en moins), avant de pouvoir dégager un excédent budgétaire.

Max Keizer évoquait dans sa dernière émission la venue du Debto-guedon, par analogie à l’Armageddon, moment où la montage de dettes entrera en collision avec le monde réel, en d’autres termes lorsque la bulle explorera.

L’évocation de la fin des QE a eu un impact catastrophique sur les taux US : le taux 10 ans a quasiment doublé. Il n’a pris que 1,5% environs, ce qui en soi n’est pas énorme dans l’absolu. La baisse continue des taux sur les 30 dernières années semble toucher à sa fin et l’orgie de dettes que la monde a accumulé sur cette période risque de faire imploser le monde sous son poids sous le seul fait de l’augmentation des taux d’intérêts.

Lorsqu’on parle de déficit en pourcentages de PIB, je trouve toujours la comparaison absurde, mais elle est là pour relativiser la catastrophe et surtout apaiser les foules. Le signal qui risque de refaire plonger le monde dans la tourmente sera la hausse des taux. Et malheureusement l’évolution des taux est cyclique et on ne pourra pas les maintenir indéfiniment bas artificiellement.

En attendant, la montagne de dettes contractée a permis de maintenir l’or et l’argent à des niveaux ridicules compte tenus de leur valeur intrinsèque. A la moindre montée des taux, sans doute qu’on verra ces matières retourner à leur niveau normal. La manipulation des cours de l’or et l’argent est corollaire indispensable pour réussir la manipulation des taux à la baisse.

Tant que la bulle des taux n’aura pas explosé les goldeux seront la risée.
Mais la cigale se trouvera fort dépourvue lorsque l’hiver des taux sera venu.

Sources :

1 commentaire:

  1. Voir aussi ici :
    http://conscience-sociale.blogspot.com/p/the-us-debt-dashboard-key-indicators-of.html

    RépondreSupprimer

Linkwithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...

Sélection vendeurs top fiabilité

Suivez The Goldfisher sur Twitter