vendredi 8 novembre 2013

Le Réveillon cette année, c’est pâtes au beurre (2).

Black Friday promet de bien porter son nom cette année.

Les signes de moins en moins encourageants s’accumulent autour de nous :
  • La France vient encore d’être rétrogradée. Le Cadeau de fin d’année vient de Standard & Poors qui a une nouvelle fois dégradé la note qui s’applique à la dette souveraine Française. Réaction officielle des ministres : « ils se sont trompés parce qu’ils n’ont pas pris en compte les réformes non encore votées et celles à venir ». Ah bon, et ne vous viendrait-il pas à l’idée que c’est justement vous qui vous êtes trompés depuis le début ? A force de faire perdre des A à la France, votre pays s’appellera la Frnce avant la fin de votre mandat.
  • La BCE abaisse son taux directeur, comme je l’ai évoqué hier. Cela a  provoqué une baisse de l’Euro et une petite chute de l’or, qui s’est très vite rétabli. Cette mesure va permettre aux banques de faire leur shopping de Noël à moindres coûts. La situation économique actuelle est souvent comparée à l’après-choc pétrolier du début des années ’80. La sortie de la crise s’était faite grâce notamment à une hausse des taux, pas une baisse. Décidément, 30 ans après ils ont déjà oublié. La veille des Cérémonies du Souvenir ça le fait pas (je parle du 11 Novembre pour ceux qui liront ça plus tard).
Les citoyens des pays industrialisés sont au bout du rouleau de leurs finances, ils commencent à gratter les fond de tiroir là : ces fêtes de Noël risque d’être très austères pour beaucoup. Tout d’abord pour tous ceux qui ont perdu leur emploi, sans compter ceux qui se sont fait éjecter de Paul Embloi et autre services d’aide aux Chômeurs. Ensuite pour ceux qui ont encore un emploi et qui n’ont pas vu l’ombre d’une augmentation depuis 5 ans, encore moins de bonus ou primes en peau de chagrin. Enfin même les ‘tops executives’ des grandes boites commencent à racler les fonds de tiroir ! 

Voyez ci-dessous le témoignage que j’ai recueilli d’un collègue qui travaille dans un département RH d’une grande société internationale :
Je m’occupe entre autre de gérer les demande d’exercice des stock options qui viennent des employés qui en ont dans leur package salarial. Seuls les grands directeurs en ont. Ces deux dernières années, on n’a pas assisté à de grands mouvements sur ce plan. Le cours de l’action de notre société se trainait aux plus bas historiques. Mais depuis fin octobre ça a changé du tout au tout. Le CEO a annoncé des résultats pas encourageants mais aussi de grands licenciements et toutes ces nouvelles qui font monter le cours de l’action. Depuis lors, l’action a pris 8% et on croule sous les demandes d’exercice de stock options qui viennent de partout. Certains exercent des options qu’ils détenaient depuis 8 ou 9 ans. Ces dix derniers jours on en a traité plus que depuis le début de l’année. Entre collègues on plaisante en se disant qu’ils ont besoin d’argent avant Black Friday (le jour d’après Thanksgiving qui marque le point de départ de la saison des achats de Noël). Jamais en un dernier trimestre on a eu à faire à un tel afflux de demandes. Il faut dire que l’action est à son plus haut depuis 5 ans donc certains attendaient depuis longtemps un pay-out sur leurs options. Mais cela m’effraye parce que c’est comme si les rats quittaient le navire. Lorsque les officiers vendent en masse c’est qu’ils ne croient pas que la hausse actuelle des actions va durer longtemps. Notre entreprise est cotée à New-York et fait partie des Blue Chips. Si la même chose se passe chez les autres compagnies, il faut s’attendre à un sell-off massif dans les prochains jours. La hausse actuelle des cours n’est pas due à une création de richesse, en tous cas pas pour nous : les chiffres n’ont jamais été aussi mauvais.
Pour des raisons personnelles, ce témoin a demandé l'anonymat mais les informations ont été vérifiées avant publication.

Ça me fait froid dans le dos d'entendre ça. Les liquidités qui ont été déversées par Bernie et ses QE n’ont pas provoqué (encore) d’inflation car elles ont juste servi à alimenter la bulle des marchés financier. Avec l’arrivée de la saison du shopping de fin d’année, beaucoup d’investisseurs vont penser à retourner en cash avant que la bulle n’éclate. Et c’est comme cela que les liquidités de la bulle vont se retrouver dispersées dans le circuit commercial. L’inflation risque de suivre naturellement.

La bulle et les marchés financiers sont gonflés d'air
et ne demandent pas grand chose pour exploser.
Si ce n’est pas cette année, les pâtes au beurre pour Noël, ce sera pour l’an prochain. Mais je ne peux que constater que les craquelures de l’équilibre actuel se font de plus nombreuses et de plus en plus fréquentes.

Je ne prendrais pas beaucoup de risque en annonçant d’ores et déjà une baisse des marchés boursiers pour le mois en cours.

Si ça ne se passe pas, j’offrirais une tournée générale dans mon bar favori !
À bon entendeur…

2 commentaires:

  1. Merci pour toutes ces nouvelles, même maussade. Cela ne fait que confirmer mon "impression".
    Cette prise directe avec la réalité (témoignages de votre entourage) apporte une réelle plus-value à votre blog, que je me réjouis de suivre quotidiennement.

    Merci.

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    1. Ce qui me fait peur c'est pour l'avenir de mon emploi. Ils ont annoncé 5.000 suppressions de postes, et ce ne sont pas ceux qui ont des gros Stock Options qui seront concernés.

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