mercredi 5 mars 2014

L'or ne rapporte rien ? C'est normal !

L'or ne rapporte rien ! peut-on lire dans les chroniques anti-goldeuses comme argument numéro 1 des raisons d'éviter l'or.

Comme si cette affirmation allait pouvoir m’effrayer, vraiment ? Elle est pourtant brandie sans relâche pour faire peur aux ignorants tel un crucifix qu’on pointe en l’air à la vue d’un vampire ou d’un possédé. 
Vous ne gagnerez rien en achetant de l’or, houuuu ! [imaginez ici un fantôme qui surgit au détour d’un couloir]

Tel l’Avare de Molière, la pire phobie de celui qui possède quelque somme d’argent serait-elle de se faire déposséder de celle-ci ?

Il est temps de tordre le cou à cette affirmation trompeuse.


Justement, je pense que l’or n’est pas le plus mauvais moyen qu’il soit pour conserver son patrimoine. Car c’est bien de conservation que je parle.

On n’achète pas de l’or pour accroître son patrimoine, non. Pour cela il existe toute une série d’instruments de spéculation que je vous laisse le loisir de tester à votre guise.

L’or a un rendement de zéro ! Et c’est normal.

Pour rappel, le rendement, exprimé en pourcentage, est la somme de tous les revenus qu’un investissement/placement rapporte à l’investisseur au terme d’une période donnée. En Anglais on parle de « Yield » ou ‘Investment Yield’.

Tout actif qui peut s'acheter possède un rendement. Il existe différents types de taux de rendements, qui vont de quelques fractions de pourcent à plusieurs centaines de pourcent s’ils ne sont pas négatifs. La principale force de marché qui détermine le rendement d’un actif c’est son niveau de risque. Dès qu’il existe un risque de tout perdre, même infime, alors un rendement sera exigé de la part de l’investisseur. Si il y a un risque mais pas de rendement, alors les investisseurs n'achèteront pas.

La règle principale veut qu'au plus risque est élevé, au plus le rendement doit être grand. C’est une règle naturelle immuable. Si à rendement égal, deux actifs présentent des niveaux de risques différents, les investisseurs vont toujours choisir le niveau de risque le plus faible. De la même manière, à niveau de risque égal, les investisseurs vont toujours choisir l’actif qui présente le meilleur rendement.

La formule de calcul du rendement est très simple, la voici :


Rendement (%) = Profit / Investissement de base x 100

(Le profit est la différence entre le total en fin de période et le montant initial. Si cette différence est négative on parlera alors de profit négatif ou plus simplement ‘perte’. Ne riez pas, mais ces notions de base sont encore trop souvent ignorées au plus haut niveau) 

La méthode de calcul du risque quant à elle est un peu plus compliquée car elle dépend de l’actif/investissement observé, de l’environnement et d’une quasi-infinité de paramètres. Les actuaires dans les compagnies d’assurances en ont fait leur spécialité. Pour ma part, l’intuition reste tout de même le meilleur moyen d’évaluer un risque. 
Pour définir ce qu'est un risque, disons que c'est la probabilité qu’un événement malencontreux arrive. « Une chance sur 10 que ça arrive est plus risqué que une chance sur 10.000 ». 

Pour faire simple, résumons ceci :


Le rendement d’un actif est la rémunération du risque de tout perdre.

Mais quid des « actifs sans risques » ?
Je parle ici des obligations d’État, de l’immobilier, etc.

[pause, je vous laisse réfléchir]
Êtes-vous vraiment certains qu’ils soient réellement « Sans Risques » ? 

On a pris l’habitude de les appeler ainsi parce que les risques qu’ils présentaient étaient tellement faibles et négligeables qu’on pouvait très bien les arrondir à zéro. Une chance sur un million qu’une tuile arrive sur une obligation italienne correspond à un risque de 0,000001, donc on a décidé de dire « zéro » et comme ça c’est tant mieux car on peut dire « sans risque » pour le même prix.

C’est le travail des agences de rating d’évaluer les risques inhérents aux emprunteurs et aux investissements, AAA étant par convention le niveau le plus faible de risque*. Ils appliquent une échelle standardisée afin de pouvoir comparer différents actifs émis par les emprunteurs et surtout choisir celui qui offrira le meilleur rendement pour le même niveau de risque. 

*[lorsque ces ratings ne sont pas manipulés artificiellement comme cela a été le cas dans l’affaire des titrisation des sub-primes]

Pour ces agences, même le niveau le plus élevé, soit AAA, comporte un risque, même infime. 

Pour simplifier, je peux affirmer sans risque qu'aucun actif n’est réellement sans risque, à l’exception de l’or.

L’immobilier offre un rendement et un risque faible : en cas de catastrophe naturelle, d’incendie ou de guerre, vous risquez de tout perdre.

Les récentes faillites des banques et des États nous ont appris que même la plus solide des institutions n’est pas sans risques. Au vu des niveaux d’endettement des plus grandes nations, on peut facilement extrapoler les conséquences pour se dire que eux aussi sont autant à risque que les petits pays qui ont déjà fait défaut sur leur dette.

L'argent en cash, les billets planqués sous votre matelas, comportent également un risque: c’est l’inflation qui en ronge le pouvoir d’achat un peu plus chaque jour. 

Rares sont les entreprises dont les actions sont cotées en bourse et qui n'ait survécu plus d'un demi-siècle tout en conservant leur valeur.


Le vin, pourtant un des meilleurs placement, affiche un beau rendement par rapport au risque. Le risque étant la casse ou simplement au contenu d’être bouchonné. 

L’Art subit des modes, tout comme n’importe quel objet de collection

La semaine dernière vous avez pu voir dans votre média favori la nouvelle selon laquelle des promeneurs ont trouvé des pièces d’or enterrées quelque part sur leur propriété située en Californie (USA). Ces pièces dataient toutes du XIXe Siècle et les boites en fer dans lesquelles elles se trouvaient étaient rongées par la rouille, ce qui laissait croire que ces pièces ont passé plus d’un siècle dans leur trou au pied d’un arbre. Cependant, elles étaient dans un état exceptionnel. Elles ont été tellement bien conservées que certains exemplaires se trouvent être uniques au monde. On ne peut pas en dire autant des boites en fer dans lesquelles elles dormaient.

Ce fait divers m’a rappelé une chose toute simple que tout le monde semble oublier pourtant : Un siècle après, une pièce d’or reste une pièce d’or. Celui qui l’a enterré là savait ce qu’il faisait. Malgré les agressions naturelles, les pièces n’ont subi aucun outrage, aucune perte, aucune dépréciation, aucun délabrement.

Quel actif tangible pouvez-vous acheter et abandonner pendant plus d’un siècle pour le retrouver tel quel ?

Le propriétaire de ces pièces, s’il était resté en vie aurait subi de plein fouet le risque de son investissement : zéro. En plus d’un siècle, il n’a rien perdu de ses pièces d’or. Une once d’or est resté une once d’or.

A environnement comparable, c’est l’or qui présente le risque zéro de tout perdre.
C’est donc normal que dès lors il affiche un rendement zéro.

Certains diront alors que le cours de l’or peut fluctuer. 
Oui, mais: Le cours de l’or n’est que la valeur qu’un marché à décidé d’attribuer à l’once d’or à un moment donné. Ce n'est pas l’or qui décide mais les hommes qui « font le marché ». Récemment les rumeurs de manipulations ont passé le stade de bruits de couloir pour se muer en enquêtes judiciaires sérieuses. La valeur de l’or aurait été manipulée !

Pour moi il ne fait aucun doute qu'une once d’or restera une once d’or, quelles que soient les circonstances.
Entre le compte d’épargne/Livret A, les actions, les obligations, les plans d’épargne-retraite, l’immobilier ou toute autre classe d’actif, c’est l’or qui me semble le meilleur moyen pour conserver la valeur de mon épargne, surtout par les temps qui courent.

L’or n’offre aucun rendement ?
C'est simplement parce que l'or n'offre aucune chance de tout perdre.

Et c'est tant mieux, cela veut dire que j’ai toutes mes chance de ne rien perdre.

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