Faut-il vendre son or ?
En ces temps
difficiles où on voit les bourses du
monde entier battre des records en pagaille et au marché immobilier
bouillonnant, on en vient naturellement à se poser des questions sur ses choix
d’investissements passés.
Actuellement,
celui qui cherche a rentabiliser un investissement n’a plus guère de choix :
les taux incroyablement bas ont réduit les rendements des obligations à quasiment
rien, sans parler des rendements symboliques des comptes d’épargne.
L’or s’est fait
remarquer dans les années 2000-2010 durant lesquelles il a connu une croissance
de son cours quasiment ininterrompue. Sur le long terme, il a constitué un bon
rendement qui l’a placé côte à côte avec les placements
dit « sans risque ».
Depuis sa déconfiture, l’or
a plongé de 1920$ l’once à 1150$ et ceux qui ont investi dans cette matière au
plus for de l’euphorie s’en sont quelque peu mordu les doigts.
Si vous détenez encore de l'or, vous n'avez pas encore perdu !
Si vous n’avez pas
encore vendu, sachez que votre perte est virtuelle, tout comme celui qui a
acheté une action qui a triplé de valeur n’est pas plus riche tant qu’il n’a
pas vendu.
Tout ce
qui se passe entre les deux n’est qu’un spectacle destiné à vous donner des
palpitation et mettre vos nerfs à rude épreuve.
Au risque de vous paraître ridicule, laissez-moi préciser qu’il y a seulement que trois moments pour vendre un
actif : au bon moment, trop tôt ou
trop tard.
Ne riez pas mais cette
règle s’applique partout où il y a des choses à acheter et vendre et l’évaluation
de ces critères varie selon la perception des individus qui est souvent influencée
par l’activité du marché.
Dans un marché en pleine euphorie, on veut conserver
des biens tant qu’ils prennent de la valeur et trop souvent on s’en sépare bien
après que la valeur se soit effondrée. Les peureux vont s’en débarrasser au
premier sursaut d’émotion et les téméraires tenteront le tout pour le tout.
Vous l’aurez compris, c’est
le facteur émotionnel qui prime.
Dans le cas de vente d’actions,
de pain ou se dites internet, vendre ‘trop tard’ signifie parfois tout perdre,
alors qu’une vente ‘au bon moment’ aurait procuré de substantiels profits.
Dans le cas de l’or, c’est
quelque peu différent. La valeur de l’or est depuis l’Antiquité une valeur
relative dépendante de la valeur de tous les autres bien. L’or n’a pas de date
de péremption, il est inaltérable. Dès lors, avec un peu de patience, sa valeur
s’ajustera toujours avec celle des autres biens, surtout si elle a subi une
forte chute.
Dans le monde actuel, on
assiste à une expansion de plus en plus accélérée de la masse monétaire, due notamment
aux Quantitative Easing, plans d’assouplissements financiers des banques
centrales – qui consistent principalement à faire tourner la planche à billets
et les refiler aux banques, ainsi qu’au système de réserves fractionnaires qui
permet aux banques de multiplier la monnaie reçue en dépôt en produisant de la
dette et en la refourguant au premier pigeon venu.
Il est utopique de croire
que cette expansion monétaire restera sans conséquences. C’est ce que l’Histoire
nous apprend. Elle va se reproduire. A moins que par un quelconque miracle, l’Histoire
décide de changer pour une fois. On peut toujours rêver en tous cas.
L’expansion de la masse monétaire
sans création de richesse proportionnelle (On n’a pas construit davantage de
villes, ou produit davantage de biens ou créé davantage d’emplois) aura pour
effet tôt ou tard de diluer la valeur de tous les autres biens existants. C’est
al raison pour laquelle je suis persuadé que la valeur de l’or va en être
réévaluée vers le haut.
La quantité d’or présente
dans le monde est quasiment stable : elle ne croît de moins de 2 % par
an tout au plus. Comparé à la croissance des bilans des banques centrales ou de l’endettement
publique des États, on en est très loin.
Tout cela pour conclure que
à mon humble avis, on n’a pas encore touché la borne du « trop tard »
pour l’or.
En fait, on n’a jamais
touché cette borne depuis maintenant plus de 6.000 ans. L’or est sans doute le
placement qui a la plus longue espérance de vie.
Je dis bien placement, pas
investissement*.
*Placement = conserver sa
valeur en autre chose que de al monnaie alors que
Investissement = risquer un
montant de monnaie dans l’espoir de généré un profit.
Vendre son or est une décision lourde de conséquences. |
Alors, faut-il vendre son or ?
Cela dépend.
Partout, les connaisseurs
vous recommanderont de placer entre 5% et 10% de votre patrimoine en or (et de prier
pour que cela ne serve à rien ironiseront certains).
Dans ce cas, pourquoi
voudriez-vous vendre votre or ?
N’avez-vous pas d’autres
placements dans les 90-95% restants qui mériteraient d’être vendus ‘au bon
moment’ ?
Il y a cependant des
situations pour lesquelles la vente d’or est inévitable, en voici quelques
exemples :
- Vous avez besoin urgent de liquidités ;
- Vous voulez ramener votre exposition à l’or aux niveaux recommandés car vous en aviez acheté beaucoup trop dans le passé ;
- Vous avez décidé de changer de vie et de tout plaquer pour aller vivre d’amour et d’eau fraîche dans la nature ;
- Vous êtes en procédure de divorce ;
- Vous devez payer une rançon ;
- Vous avez intégré une secte qui vous a persuadé de lui céder tous vos biens pour le salut de votre âme ;
- ...
Dans le cas d’un besoin temporaire
de liquidités, dans un horizon de max 6 mois à un ans, essayez donc un prêt à
gage au mont-de-piété. Parfois les taux proposés battent les autres fournisseurs
de prêts personnels à plates coutures.
Pour les raisons évoquées
plus hauts et un peu partout sur mon blog, Je suis d’avis que l’or soit la
dernière chose qu’il vous vienne à l’esprit de vendre.
Pour autant que votre horizon
de placement s’étale au-delà de votre dernier jours, l’or constituera les
fondations de votre fortune. On ne retire pas les fondations sous le seul
prétexte qu’elles ont de la valeur et qu’elles ne servent à rien.
Justement, si un jour plus
rien n’aura de valeur, l’or en aura toujours.
A en croire les avis d’alerte
de plus en plus incessants dans la presse spécialisée, l’économie serait à la veille d’une grande
correction. La bulle des obligations serait sur le point d’éclater, tout comme
celle de l’immobilier un peu partout dans le monde, des prêts d’étudiants aux
USA, ainsi que celle des actions en bourse.
Sans doute que maintenant
est le ‘bon moment’ pour se séparer de quelques actifs à risque et justement
renforcer ses positions en or si vous n’avez pas encore constitué vos 5%.
Si vous avez des questions,
n’hésitez pas à me les poser.
Je vous souhaite un bon mois de juin et bonnes
vacances à ceux qui partent tôt !
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